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Délégation à la DG du 18-02-2008 sur l’avenir de l’ENSG

Compte-rendu de l’entrevue du lundi 18 février 2008 à la DG d’une délégation du personnel et des élèves de l’ENSG et de l’Intersyndicale.

Ont participé à la délégation :

Une dizaine d’enseignants et d’élèves ;

CGT PTA : Pierre Thomas et Mathieu Brun ;

CGT OM : Jean-Marie Couppey et Olivier Delbeke ;

CFDT : Stéphane Pelle.

La délégation de la DG était composée de :

DG : François Brun ; DRH : Daniel Horel ; ENSG : Christine Salgé ; et Dir’ Cab : Françoise Tuchman.

L’entrevue a duré deux bonnes heures. Nous en donnons les points essentiels.

En entrée de séance, l’Intersyndicale par la voix de Pierre Thomas a déposé les demandes exprimées dans la pétition intitulée « L’ENSG doit vivre ! », pétition ayant reçu en quelques jours plus de 500 signatures tant à l’ENSG qu’à l’IGN. [Relire attentivement cette pétition pour ceux qui ne l’auraient pas fait, surligneur à la main !]

En réponse aux demandes de la délégation, le DG a tenu un discours convenu renvoyant le personnel et les organisations syndicales à une soit disante posture de « conservateurs frileux ».

Il a soutenu que, dès la phase de formation initiale, il fallait habituer les élèves ingénieurs à une incontournable mobilité qu’ils retrouveront tout au long de leur carrière.

Il a déclaré que l’ENSG devait ressembler à une vraie école d’ingénieurs et non à un appendice de formation de l’IGN.

Il a souligné qu’il n’y avait pas eu de signe d’opposition au projet au sein du conseil de perfectionnement de l’ENSG.

Il a brandi la menace, toujours entre les mains de la CTI, du retrait de l’habilitation de l’ENSG à délivrer un diplôme d’ingénieur.

Il a énoncé ainsi les objectifs fixés par la DG dans le projet : augmenter les effectifs des promotions d’élèves, revoir les programmes d’enseignement en fonction des évolutions des métiers, adopter les formations à cela.

A ses yeux, le but de ce rapprochement avec l’ESGT vise à différencier le recrutement, le choix de l’ESGT découlant de deux logiques, une logique de réseau passant par un travail en commun de 4 écoles [ENSG, ESGT, INSA, ESTP et pourquoi pas, après-demain, en direction de l’Ecole nationale du cadastre …], il n’y a pas d’intention de fusionner les deux écoles.

Il a insisté sur le thème de « la masse d’une école qui fait son importance » et non pas seulement le niveau.

Il a indiqué que, hormis l’ENSG, il n’y avait pas de compétences en IG sur le campus de MLV.

Sur le cycle Géomètres, il a longuement évoqué le modèle suisse de l’apprentissage par lequel les géomètres helvètes passent sans pour autant porter préjudice à la qualité de la topographie suisse.

Sur le cycle DRPI, sous l’angle du nombre et de l’existence réelle d’un métier, il a ouvert la question de l’utilité de cette formation au regard des besoins du pays et non pas des seuls besoins étroits de l’IGN.

Pour l’avenir de ces deux cycles, le DG a déclaré que l’IGN a une vocation interministérielle, par opposition à une vocation confinée au MEDAD, et a renvoyé en conséquence sur une enquête « métier » qui éclairera sur les besoins pour ceux deux niveaux de formation.

Là, un fantôme s’est invité dans la discussion : personne n’a pu encore accéder à l’enquête métier réalisée pour le cycle IT. Pourtant ce document, censé être à la base de la définition du projet pédagogique, a un caractère clair de document public …

En réponse, plusieurs intervenants ont questionné son discours.

Stéphane Pelle a soulevé le problème du contenu du projet pédagogique : à l’heure d’aujourd’hui, les enseignants de l’ENSG ne sont pas informés du projet de rentrée 2008 !

Ce à quoi, le DG a renvoyé aux compétences du Conseil de perfectionnement de l’ENSG, rebaptisée « instance de gouvernance de l’Ecole ».

D’autres enseignants ont souligné les différences de niveau dans la conception de l’enseignement. Ainsi, une professeure de photogrammétrie a indiqué qu’à l’ESGT, par exemple, on ne faisait pas appel aux matrices dans cet enseignement, alors que l’ENSG et son cycle IT y ont recours.

D’autres ont souligné le faible niveau de l’enseignement des langues à l’ESGT alors même que le DG se plaint du faible niveau linguistique, notamment en anglais, de l’ingénieur moyen.

Enfin, en terme de surface disponible pour l’enseignement, il est clair que l’ESGT ne dispose pas de ressources actuellement suffisantes, surtout au regard de l’objectif d’ouverture des promotions d’élèves.

A la demande de l’Intersyndicale de surseoir à la signature du projet de rapprochement des cycles ESGT et ENSG, la DG n’a pas répondu pour l’instant mais celle-ci est bien en peine de soutenir ce projet alors même que le fondement et le sérieux de celui-ci apparaissent, pour l’instant, bien évanescents. Pour mémoire, initialement, la première rentrée commune aurait du avoir lieu en septembre 2006. Et à six mois de la rentrée 2008, les enseignants de l’ENSG n’ont pas de quoi s’emparer de l’ombre du projet !

Les élèves présents ont soulevé le problème de l’attractivité du cycle IT. La localisation d’une première année au Mans n’attirera pas autant qu’une localisation sur un campus en région parisienne. Peut-on atteindre l’objectif d’une hausse des inscrits dans ces conditions ?

Les élèves ont souligné que MLV offrait un vrai pôle de compétence en géomatique. Ce à quoi, le DG oppose l’argument que ceci n’est valable que dans la seule logique de site qu’il prétend doubler systématiquement d’une logique de réseau.

D’autres arguments ont été apportés notamment sur la qualité de la vie universitaire sur le campus de MLV dont le tissu associatif des étudiants. Ce à quoi le DG a ironiquement répondu en proposant le lancement d’un projet management-organisation sur l’animation d’un BDE multi-site !

Notre conclusion

Il est encore temps d’arrêter ce train avant qu’il ne devienne vraiment infernal. Il sera trop tard quand les enseignants et les élèves de l’ENSG seront sommés d’aller essuyer les plâtres d’un projet mal ficelé dont les visées réelles répondent plus à des intérêts particuliers plutôt qu’à l’intérêt collectif.

La logique de ce projet est de livrer les ressources pédagogiques et le crédit de l’ENSG à une entreprise dont les fondations logistiques sont encore bien frêles : on aimerait avoir un aperçu des ressources financières qui devraient faire vivre ce projet….Surface d’enseignement, contenu pédagogique, infrastructure scolaire, frais de transport, logement étudiant …et enseignant aussi (!) : montrez-nous les plans !

Saint-Mandé, le 18 février 2008.

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